Selon l’Union Interparlementaire (IPU.ORG), le fait de favoriser l’inclusion des femmes dans la politique permet un renforcement de la démocratie, c’est pourquoi les médias devraient prendre conscience qu’en respectant la juste parité et le juste mot envers les politiciennes, ils contribuent au processus démocratique.

En effet, on ne renforce pas une démocratie en perpétuant une attitude sexiste. C’est pourquoi tout le personnel impliqué dans les médias, du journaliste à la direction éditorialiste se doit de veiller au message qu’il souhaite véhiculer concernant les politiciennes et les candidates en liste.

L’Union Interparlementaire engage les médias à prendre conscience de leur utilisation massive et archaïque des stéréotypes sexistes afin de ne pas les retranscrire de manière in/consciente dans leurs articles et les unes de journaux.

Voici quelques recommandations de l’IUP et de Votez Femmes Neuchâtel :

-les médias sont en charge d’influer un souffle nouveau, un changement dans le regard que porte la société sur les rapports hommes-femmes

-ils doivent couvrir médiatiquement tout-e-s les candidat-e-s indépendamment de leur sexe

-la politicienne doit s’investir sans retenue dans les conférences de presse et les interviews. Je rajouterais que les partis ne doivent pas omettre de choisir des candidates pour les émissions et les journaux très connus.

En effet, laisser la gente féminine sur le carreau en choisissant systématiquement les candidats masculins « pour les émissions les plus regardées, les interviews des journaux les plus vendus, les débats au plus fort taux d’audience » revient à décribiliser les candidates à qui on ne laisse que des miettes médiatiques sans forte influence.

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Swiss women in politics est d’avis que ce type de clivage « candidate-candidat » , « émissions à faible taux d’audience-émissions à fort impact médiatique » , tend à renforcer l’idée que la femme n’est qu’un alibi pour les quotas ou les affiches. Il faut être cohérent : d’un côté, prêcher la parité sur les listes, et de l’autre, rendre invisible les candidates des grands plateaux et débats est non seulement un non sens, mais de surcroît, décribilise les femmes…

Aussi, à mon humble avis, il est du devoir de chaque parti de respecter un tant soit peu la démocratie en donnant « concrètement » les mêmes chances aux hommes et aux femmes sans favoritisme. Et surtout…passer des paroles aux actes!

A savoir qu’à force de prioriser les candidats masculins sur le devant de la scène, cela a des conséquences sur le comportement des femmes :

  1. Préférer rester sur le côté lors de séance photos, crainte de se mettre en avant

2. La plupart des candidates agissent systématiquement par effet Rosenthal envers leur parti : de manière in/consciente elles adoptent un comportement conforme non pas à leurs envies mais aux attentes des hommes, et ce, afin d’éviter les critiques. Alors que ceux-ci s’imposent sans problème.

3. Les candidates attendent qu’on les sélectionne pour les grandes émissions à l’interne du parti alors que pendant ce temps, les candidats ont déjà convenus entre eux quels hommes auront ce privilège.

4. Une fois à des postes de Présidente, de cheffe de comité ou de groupe, certaines femmes reproduisent cette inégalité plus ou moins consciement par souci de « désirabilité » ( Effet Rosenthal, souci de conformité aux attentes internes du parti).

5. La façon de gérer l’image des candidates est représentative des mécanismes qui oeuvrent à l’interne des partis et de la vision qu’a chaque parti sur la place de la femme dans la société

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-les femmes doivent s’afficher plus combatives et convaincantes. En effet, je conseille à chaque politicienne qui doute avant de parler ou d’accepter une interview, de se poser cette question :

« est-ce qu’un homme douterait de ses capacités en cet instant ou est-ce qu’il foncerait tête baissée ?

Est-ce que le fait que je soie femme doit m’empêcher d’être moi, de m’imposer ?

Ou est-ce un vieux réflexe intergénérationnel que je dois lancer aux oubliettes ?  »

Bien entendu les hommes n’ont pas grandi sous le regard parfois sexiste du sexe opposé, voire du même sexe, il est donc normal qu’ils s’affirment davantage en politique. Ils se sont en outre identifiés politiquement à des figures politiques masculines qui ont été médiatisées dans le plus grand respect et sans dénigration ni grivoiserie.

Ces figures politiques identitaires ont été valorisées par les médias ainsi qu’à l’interne des partis, ce qui a légitimé leur pouvoir.

A l’inverse, durant ces dernières décennies en Suisse, les stéréotypes de genre envers les politiciennes ont perduré dans les médias. (Tremblay et Beranger 1997, Iyengar et al. 1997, Parini 2003, Handmeier et al. 2004, Dulong et al 2005, Gourtant 2007). Ce qui a renforcé certains construits sociaux envers les politiciennes décribilisées voire moquées.

Selon moi, les femmes doivent faire le « deuil » de la représentation de la femme politique « douce, effacée, réservée, soumise et exclue du champ politique ». Certes, des centaines d’années durant, les politiciennes sont restées dans le placard, mais aujourd’hui il est nécessaire qu’elles prennent la parole et le pouvoir à l’instar de leurs homologues masculins. Nobobstant le manque d’assurance qu’elles gardent encore ancré dans leur inconscient collectif elles doivent résilier avec cette attitude passive.

-s’afficher sur les réseaux sociaux

-demander à être mieux placées sur les photos montage pour les élection

-exiger des explications quand elles sont systématiquement mises à l’écart de certaines conférences de presse devraient devenir une habitude.

-Hommes et femmes devraient avancer main dans la main, et non l’un sous les projecteurs et l’autre dans son ombre…

-de manière générale, il a été relevé que les femmes politiciennes sont davantage traitées comme des objets (passifs) que comme des actrices de la vie politique

Schaffter Coralie