Conseil d’Etat vaudois (source : vd.ch)

En tant qu’ancienne correspondante politique, je suis outrée de ce recyclage médiatique qui traduit une certaine forme de paresse pseudojournalistique. Se prendre pour des shérifs qui détiennent « The » enquête de l’année, concernant le domicile fiscal secondaire d’une élue, ancienne doctorante, c’est pitoyable, nous ne sommes pas au Far West, mais dans le canton de Vaud.

Tenter de vendre du papier en s’acharnant sur une élue…bien entendu une..Femme…et..du Centre…originaire d’ailleurs…c’est tout simplement mettre en route la chasse aux sorcières.

Pourtant, ce n’est pas faute de le savoir, les Femmes en politique doivent prouver deux fois plus. Lorsque l’on parle d’elles, on dit souvent que c’est une candidate « de qualité », qui « a des compétences », comme s’il fallait encore et encore s’affranchir de des préjugés de manière systématique et souvent inconsciente.

A cette épreuve s’ajoute le parcours de la combattante à effectuer une fois élue : entre le syndrome de la Queen Bee, présent parfois, au sein du collège et les médias, toujours à l’affut de quelques infos croustillantes, le lynchage en public n’est jamais loin. Tous les coups sont permis de la part de ses opposant-e-s féru.e.s de critiques acerbes et si possibles déstabilisantes.

Qu’un jeune parti de gauche, imbu de lui-même, s’arroge le droit de demander sa démission, en sacrifiant sur l’autel de la cohésion partisane ses valeurs prônées haut et fort, habituellement durant les élections, à savoir davantage de femmes au pouvoir et une ouverture vers celles qui viennent d’ailleurs (sensé être une richesse pour les partis de gauche) me rend suspecte quand à leur crédibilité.

Ce procès médiatique, motivé par la jalousie et l’envie de se mettre en avant, d’oublier son invisibilité devant la fulgurante ascension de Valérie Dittli, sert avant tout à calmer la grande frustration liée au siège perdu et pour certains médias à vendre du papier par tous les moyens, même en se rabaissant en tant que journaliste, à recycler un sujet pré-mâché.

Cette mise en scène médiatique a permis de démontrer que certain.e.s sont prêt.e.s à tout, qu’ils.elles n’ont plus de limite quand il s’agit de tentative de prise de pouvoir médiatique ou/ et politique.

Au final, ceux et celles, qui infatué.e.s, s’auto-proclament « juges » en la condamnant à la sentence de la démission, se décrédibilisent par leur acharnement émotionnel, animé.e.s par le seul but calculé de reconquérir un siège ou d’exploser les ventes des (e-)journaux avec un sujet « copié-collé », qui ne demande pas trop d’effort réflexif…

Valérie Dittli a su rester digne devant les attaques malsaines et puériles, elle aime le canton de Vaud et ô combien je la rejoins.

Pourquoi est-ce si étonnant pour certain.e.s vaudois.e.s que l’on puisse aimer ce canton dans toute sa splendeur? Souhaiter le représenter?

Et ce d’autant plus quand on y a étudié et fait de la politique?

Oui, selon Le Temps Valérie Dittli est « l’une des plus grandes surprises de l’histoire politique romande » elle a fait basculer la majorité du gouvernement à droite.

Oui elle a terminé son doctorat dans un canton digne d’être aimé, qui l’a choisie, en outre, lors des dernières élections.

Oui, c’est la première fois que le Centre (et son prédécesseur le Parti démocrate-chrétien) accède au Conseil d’État vaudois, cela peut déranger.

Oui elle a payé tous ses impôts et n’a enfreint aucune règle

Oui elle figure parmis l’une des plus jeunes conseillères d’État de l’histoire suisse et la plus jeune de Suisse romande depuis Pierre Kohler, cela peut attiser les foudres partisanes.

Oui Valérie Dittli mérite tout notre respect, les Vaudois et Vaudoises l’ont élue avec honneur et fierté, car ils.elles savent choisir les meilleur.e.s.

Coralie Schaffter, Swiss Women in politics